Passionné de photo et d'insectes ? Le Spipoll est fait pour vous !
Lancé en 2010 avec le Muséum national d'histoire Naturelle, ce programme original vous propose de passer 20 minutes le nez dans les fleurs.
Le Spipoll s’inscrit dans la mouvance des projets de « science participatives » ou « sciences citoyennes », dans lesquels les participants, quels que soient leur niveau d’expertise, récoltent et partagent des informations protocolées dans des domaines variés (astronomie, médecine, biodiversité…). Ces informations, constituant de véritables données scientifiques, permettent à des chercheurs d’étudier différents phénomènes grâce au très grand nombre de données compilées (« big data »). Ces bases de données sont complémentaires à celles réalisées par des spécialistes.
En France, ce type de programme existe sur les questions de biodiversité depuis les années 80, avec le lancement par le Muséum national d’histoire naturelle du programme STOC, ou Suivi Temporel des Oiseaux Communs, essentiellement à destination d’ornithologues chevronnés.
Par la suite, des programmes destinés au grand public ont été développés, comme l’Observatoire des papillons des jardins. Ce type d’observatoire connaît souvent un succès important et collecte des quantités impressionnantes de données, d’une bonne qualité et qui permettent des analyses d’une grande robustesse.
Des études sociologiques ont permis de démontrer l’impact durable sur la perception de la nature et de la biodiversité par les participants ; ces changements sont la plupart du temps accompagnés par des modifications de pratique sur les espaces dont ils ont la responsabilité, comme les jardins. En effet, comment continuer d’utiliser des pesticides ou de tondre trop souvent lorsque l’on s’est émerveillé à l’observation de papillons venant butiner sur les fleurs dans sa pelouse ?
En plus d’être des pourvoyeurs de données scientifiques de qualité à destination des chercheurs, ces programmes sont donc de formidables outils de formation des citoyens, d’accompagnement des changements de pratiques et des mentalités !
Les participants observent, comparent, réfléchissent, apprennent, échangent, y compris avec les chercheurs, et se forgent une opinion. De part cette démarche naturaliste et cette pratique des sciences participatives, ils se font notamment une idée concrète des impacts des pratiques de gestion des espaces verts et agriculturales, et des mesures qui permettraient de les limiter. Le Spipoll a d’ailleurs été mentionné comme outil ayant démontré son efficacité et à développer, dans la fiche action n°8 du Plan National d’Actions en faveur des pollinisateurs sauvages, « Promouvoir les démarches visant à mieux faire connaître les pollinisateurs sauvages ».
« Le Spipoll a complètement changé ma relation aux insectes. Avant je les observais très peu. Les photos permettent d’observer leurs détails, peu visibles à l’œil nu, et c’est magnifique ! »
« Un énorme plaisir d’apprendre des choses sur la nature, une possibilité de rencontre et dialogue avec d’autres personnes qui aiment les petites bêtes. En plus, savoir que mes observations sont utiles à des chercheurs renforce mon envie de continuer. »
> Pour en savoir plus, découvrez le Guide de bonnes pratiques des Sciences Participatives !